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Dimanche (07/10/07)
Caprice

Ephémère, cet instant de coton , comme ces dernières secondes où le soir retient encore le bras de la nuit qui s'habille d'étoiles
Cet instant, rien que cet instant en douce brûlure.
Un jour, je glisserai ta main dans un rayon de soleil, pour éclaircir l'instant.
Ecrire, au satin des draps, l'instant éternel. Lorsqu'on écrit, c'est toujours la première fois, ce n'est jamais un recommencement non, toujours une découverte.
Je pense à toi et je te découvre, je te peins et chaque fois te fais naître.
Ecrire avec mon âge, serait déshabiller le rêve, froisser la feuille avant même d'en posséder la blancheur.
Au loin, là-bas, la campagne oublie sa liberté, elle aspire à la ville et oublie d'être au miroir de ses désespoirs.
Ce n'est que dans la parole du vent que je peux lire sur tes lèvres.
L'esprit divague pour ne pas dire le manque. Poser les mots un à un, jouer sur le rythme, parfois écarter le dire.
Tu sais, tu es là si souvent dans mes nuits de dérive
Tu portes les ballerines de mes mots, tu ne le sais pas
Simplement mes pinceaux pour ton regard
Nous tairons jusqu'au silence
Au cœur des vagues de mon errance
Le ciel est large aux abords de mon âge
J'y cueille mes nuages et chaque effluve qui passe
Sur la tendresse de la toile blanche
J'irise mes mélancolies aux couleurs de ta distance
Quand plus rien ne déchire ma nuit
J'esquisse tes lèvres en un murmure de lune
Je souffle mes virgules sur l'écume de ta peau
Il faudra bien un jour, que je maquille ton matin aux couleurs de mes yeux.
N'écoute pas, ne me lis pas
Viens
Je t'emmène au ciel de mon âge
Dans la nuit trouée de souvenirs
La frontière de tes cernes
Et la petite sébille d'un cœur où s'égoutte la lune
Comme une cloque d'amour que le jour viendra crever

Ecrit par Funambule, à 00:33 dans la rubrique Ici et ailleurs.
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Samedi (27/08/05)
Poussières

A Julie

Ici, tout autour partent de petits chemins du temps d’avant. Sur certains d’entre eux, aujourd’hui, on a fait des routes. Des routes pour les vivants d’aujourd’hui, des routes qui mènent on ne sait où, mais qui mènent ailleurs.
Sur une de ces routes, je la vois passer souvent, sur son vélo, elle descend vers la mer, ou vers la ville, je ne sais jamais, je ne la suis que du regard.
Mon regard se perd, quand elle disparaît, au détour d’un virage, là-bas dans la descente.
Je n’attends pas son retour, je ne la guette pas, elle passe aux heures douces du matin, quand le soleil n’est pas encore trop haut, trop chaud, quand je peux profiter d’encore un peu de fraîcheur sous la tonnelle, et que la lumière joue ses arabesques tendres avant de faire plisser les yeux.
Plus tard, c’est à mon tour de prendre ce chemin. Descendre vers la ville, retrouver mes murs encombrés de vieux papiers, de livres et de tout ce qui peut se lire..
Il fait frais dans l’ombre du papier.
J’arrive souvent trop tôt, j’ouvre malgré tout la porte même si personne n’entrera avant un long moment.
Je me perds dans les pages ouvertes au hasard, et la vie passe autour de moi, sans que je la vois, noyée dans la poussière des vieux livres.
La vie se fuit de moi.
Je ne relève la tête que quand un client entre ou me demande quelque chose, mais c’est si rare que je peux vagabonder tranquillement des journées entières parmi les mots
Ou, les mains vides, par les espaces de la vitrine, je regarde le dehors. Les saisons, le ciel, la mer..
Et le vent.
Et elle est entrée, elle a posé son vélo sur le mur, à l’instant ou je regardais le vide de la rue.
Les jambes. Les pieds. Le déhanchement léger, involontaire qui atteint tout le corps.
Elle entre et d’abord il y a le clignement des yeux qui cherchent la lumière, après l’éblouissement du dehors.
Elle regarde sans voir, comme dans un affolement ravi face à tous ces livres.
Disparaît de mon regard derrière un rayonnage.
Je la laisse chercher, je m’installe derrière le vieux bureau, un livre dans les mains pour me donner une contenance.
J’écoute ses pas, les livres qu’elle déplace, cherchant à deviner lequel trouvera ses faveurs.
Elle a posé ses livres sur le bureau, sorti quelques pièces de son porte monnaie et dans un grand sourire s’est empressée de reprendre son chemin.
Demain, quand je la verrai descendre vers la plage, dans son regard se dessinera la trace des mots qu’elle aura lus ..
Et j’attendrai ici, qu’elle revienne.

           Olivier

Ecrit par Funambule, à 14:54 dans la rubrique Ici et ailleurs.
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Jeudi (13/05/04)
F

Dis c'est quoi Funambule

Funambule c'est un fil dans le vide, quand le vide m'attire
C'est ta main dans la mienne Papa, les bordures de trottoir
C'est un théâtre à Lille, et bien sûr Jean Genet
C'est la vie qui s'en va et moi qui cours après
C'est Ferré dans un bar, à deux heures du matin
C'est Rimbaud que j'invite dans les larmes de la nuit
C'est ta main sur ma peau qui invente le plaisir
C'est un pas après l'autre sans savoir où je vais
C'est un fil tendu qui rêve de te rejoindre
C'est le fil de mon histoire à écrire sur ton ventre
C'est ce souvenir de demain que tu vas m'inventer
C'est une photo de toi, que je ne peux toucher
C'est un éclat de sourire posé sur ta blessure
C'est ce train pris hier qui m'emmène vers demain
C'est un déséquilibre toujours recherché
C'est presque rien
Une étincelle

Viens…

Olivier

Ecrit par Funambule, à 10:54 dans la rubrique Ici et ailleurs.
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Mardi (25/11/03)
à toi Papa, La vie est belle..

Les images magnifiques de "La vie est belle" sur l'écran, mais malgré mes efforts, je ne peux regarder. Quelques secondes et déjà l'émotion, les larmes qui caressent mes joues.
Je ne suis parvenu à voir ce film qu'une seule fois, c'est un film magnifique mais, je ne peux pas.
Alors je rejoins mon bureau, à l'étage. A mes côtés ce cartable... A l'intérieur tes lettres papa, celles qui sont parvenues à tes parents, par la Croix Rouge, pendant que tu perdais une partie de ta santé, là-bas, dans ce camp. 
Ce soir je n'aurais pas la force de relire ces lettres. Une seule fois tu les as lues avec moi, j'avais 13 ans, aujourd'hui tu n'es plus là, pourtant j'aurais tant aimé que tu les lises avec Arthur dans quelques années. Ton petit fils que tu n'auras pas connu, car tu es parti trop vite, le corps usé de ce combat contre l'atrocité. Tu aurais été si heureux...
La vie est belle..........Un très grand film, peut être qu'à tes côtés c'eût été plus facile, PARTAGER, encore une idée que tu défendais si bien.
Tu m'as appris à combattre toute atteinte aux libertés, sans jamais me l'imposer, ni même me le demander. Juste expliquer...toujours expliquer..
Toi et tes camarades, rescapés de là-bas ou "simples" résistants, jamais vous ne parliez devant nous de vos combats, ni des horreurs que vous avez vécues et, si une question venait dans nos bouches d'enfants, votre réponse était toujours, nous n'avons rien fait d'extraordinaire, et vous parliez d'autre chose, nous renvoyant à nos jeux..  J'aime cette pudeur, loin des glorioles de certains anciens combattants.
Ce soir la vie est belle, la maison dort, paisible..
Je ne suis pas seul, ton souvenir habille mon âme.
       "La vie est belle"      merci de me l'avoir donnée.
           Un sourire vers cette étoile, où, maman à tes côtés, vous me regardez pleurer..

                                       Olivier

Ecrit par Olivier, à 00:48 dans la rubrique Ici et ailleurs.
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